Le temps de l’Avent est à la fois le moment d’attente et de commémoration.
En effet, il célèbre l’attente de la venue eschatologique du Christ et prépare à la célébration du mystère de l’incarnation. Renouvelant le pressant appel des prophètes d’Israël, l’Eglise nous invite chaque année à commémorer, dans une foi de plus en plus vive, la venue du fils de Dieu sur la terre des hommes. Mais au-delà des festivités de la naissance de Dieu en notre chair, ce temps oriente nos regards vers la venue du Christ en gloire à la fin des temps.
Au début de cet Avent nous pouvons méditer avec le Cardinal Daniel DANIELOU : Le Christ se présente dans l’Apocalypse comme celui qui vient. Cela a plusieurs sens. D’abord Jésus est celui qui est venu, il est Dieu venu vers nous, il est le geste de Dieu vers l’homme, et ceci est l’objet de notre foi. Mais il est aussi celui qui viendra, car c’est en lui que toute choses trouveront leur accomplissement. Comme le dit saint Paul : “ La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu.” Et encore : “ Nous le savons en effet, toute création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule ; nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps.” Le monde entier est dans l’attente, et notre prière même doit être tendue vers l’accomplissement eschatologique. Il faudrait que dans ce “ Viens Seigneur Jésus” notre prière épouse toutes les attentes, toutes les souffrances physiques et morales de l’humanité qui nous entoure, en ayant conscience que nos vies et toutes celles qui nous entourent sont entraînées dans ce mouvement de la création entière vers le Christ.
Le Christ est aussi celui qui ne cesse de venir. Sa venue est pour chacune de nos âmes une réalité actuelle : “ Voici que je me tiens à la porte et que je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi.” Si nous laissons entrer le Christ, il nous fera partager ses dons et ses biens, il a une parole pour chacun d’entre nous. Perpétuellement par sa grâce il sollicite de l’intérieur nos coeurs. Pour cela, il demande que nous soyons attentifs à sa venue, que nous ouvrions les portes de nos âmes. Il est toujours celui qui vient, comme précise le texte : “ Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le principe et la fin.”
Il est le but vers lequel nous tendons, en lui tout finalement se résume, car il est l’unique fin des choses. Quelque chose a déjà commencé qui ne s’achèvera jamais, c’est notre transformation en Jésus-Christ, il faut nous laisser faire par lui…
Cardinal DANIELOU.