Voici ce que je proclame, ce que j’atteste, ce que je dis à voix retentissante : qu’aucun de ceux qui ont un ennemi n’approche de la Table sainte et ne reçoive le Corps du Seigneur ; que nul qui s’approche n’ait un ennemi. Tu as un ennemi ? N’approche pas. Si tu veux le faire, alors, va d’abord te réconcilier, puis reçois le sacrement. Ce n’est pas moi qui parle ainsi : c’est le Seigneur qui le dit, lui qui a été crucifié pour nous ; pour te réconcilier à son Père, il n’a pas refusé d’être immolé ni de répandre son sang ; et toi, pour te réconcilier avec ton frère, tu ne veux même pas dire un mot et prendre l’initiative d’aller le trouver ? Ecoute ce que dit le Seigneur à propos des gens comme toi :
« Si tu offres ton don à l’autel, et que, là, tu te rappelles que ton frère a quelque chose contre toi… il ne dit pas : Attends qu’il vienne te trouver, ou qu’il reçoive la visite d’un de tes envoyés comme réconciliateur, ou que tu lui envoies quelqu’un d’autre, mais bien que toi, en personne, tu coures à lui : laisse ton offrande, dit-il, va d’abord te réconcilier avec ton frère. »
Incroyable ! Alors que Dieu ne se tient pas déshonoré de voir laissé en plan le don qu’on allait lui offrir, toi, tu t’estimerais déshonoré de faire le premier pas pour te réconcilier avec ton frère ?
Saint Jean Chrysostome