Après ma mort retrouverai-je ceux qui m’entourent aujourd’hui ? N‘en rencontrerai-je pas d’autres auxquels je ne m’attends pas ?
Nous ne manquerons pas d’être surpris.
Nous rencontrerons d’abord une foule immense de pauvres gens, ayant à leur tête le pauvre Lazare de l’Evangile. Le Seigneur ne dit pas de lui qu’il a pratiqué toutes les vertus, reçu tous les sacrements, mais tout simplement : il a reçu les maux pendant sa vie, maintenant il trouve consolation.
Cette parole du Seigneur canonise le pauvre Lazare comme tel et jette une lumière très vive sur la première Béatitude : Heureux, vous les pauvres de coeur car le Royaume est pour vous.
Avec la porte de la première Béatitudes, s’ouvrent toutes les autres.
Nous rencontrons les humbles et les doux de la terre, tous ceux qui ont souffert dans leur corps et dans leur coeur, qui ont été dévorés par la faim et la soif de la justice, les proscrits, les torturés, les persécutés, tous ceux qui ont eu le coeur plein de pitié et de miséricorde, les coeurs simples et transparents, tous ceux qui ont milité pour la paix.
Les barrières de notre moralisme s’écrouleront.Si nous prenons l’Evangile à la lettre, nous devons nous attendre à trouver aussi un certain nombre de non-conformistes.
La Samaritaine qui a eu plusieurs maris, les prostituées avec la femme adultère, les publicains et les pécheurs avec Zachée, les voleurs avec le bon larron, beaucoup de ceux nous qualifions de “non-pratiquants” avec le centurion….et bien d’autres……
Nous comprendrons alors, et puissions-nous l’avoir compris avant (!), que les manquements à la morale ont moins d’importance que les manquements à l’amour : ou plutôt que les manquements à la morale des hommes ne sont gravent que s’ils sont des blessures à l’amour.
Nous y verrons aussi tous ceux qui, à la suite du Samaritain de l’Evangile, se sont compromis pour rendre service à leurs frères. Il nous suffit de prendre à la lettre le chapitre 25 de saint Matthieu pour savoir sur quels critères Jésus fera l’admission au Royaume des cieux : « J’ai eu faim, j’étais nu, j’étais prisonnier…. Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Ainsi, se reconnaitront dans cette parole, tous ceux qui travaillent pour le progrès collectif de leurs frères, c’est-à-dire le bien commun, ceux qui soignent non des cas ou des numéros, mais des frères (et ils sont nombreux), les visiteurs des prisons, et tant d’autres que nous ne connaissons pas aujourd’hui mais dont nous savons qu’ils sont plus nombreux, que les grains de sable au bord de la mer.
La Toussaint est la fête de tous ceux que le Seigneur sauve parce qu’il connaît leur coeur et qu’il y trouve une étincelle de son propre amour.
Bonne et joyeuse fête de la Toussaint !
Méditation proposée par votre Père José, tirée d’un texte écrit par un évêque.