Le temps de carême, un temps de cheminement et de grâce

Le moment favorable (2 Co 6,2.)

Avec le mercredi des Cendres s’ouvrent les quarante jours (quadragésime) du Carême au cours desquels le peuple chrétien est appelé à revivre avec le Christ au désert les quarante années de la marche d’Israël vers la Terre promise. Revivre l’expérience de la faim, de la soif, de l’insécurité. Mais surtout celle de la tendresse de Dieu pour son peuple, et de son intimité (cf. Os 2,16).

Chaque année, l’Eglise, mère et éducatrice, prend un soin particulier à offrir à ses fils et filles d’accomplir le grave (dans le sens profond du terme) précepte de la pénitence (cf. Lc 13, 3.5), afin qu’ils réalisent à leur tour, et à la suite de Jésus, leur exode à Jérusalem (cf. Lc 9, 31; 18,31). Le Carême se présente ainsi comme la montée de chaque baptisé vers Pâques, par un chemin jalonné d’aumônes, de jeûne et de prières (cf. Mt 6, 1-18).

Le programme que nous trace l’Eglise au début de Carême tient moins dans le rite d’imposition des cendres que dans les paroles qui l’accompagnent : « repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15). La conversion la plus authentique consiste à s’efforcer de lire sa vie à la lumière du mystère pascal, comble du scandale qu’annonce l’Evangile du salut.

Or c’est à ce message que le chrétien est convié à adhérer par tout son être. L’essentiel, tant pour le peuple chrétien que pour chacun de ses membres, consiste à se convertir, en embrassant le mystère pascal dans toute sa dimension : celle de la Mort – Sépulture – Résurrection. Et donc à changer de vie. C’est la metanoia.

Pendant cette période privilégiée, il nous faut parvenir à la conviction qu’il n’y a pas de vraie vie chrétienne, sans une communion effective et continue aux sacrements de l’Eglise, en tête desquels se placent ceux de l’initiation chrétienne. C’est grâce

à ces sacrements – en particulier le baptême – que nous plongeons dans l’évènement pascal pour participer au destin du Chef et en recueillir les mérites (cf Rm 6,3-8; Jn 6, 54).

Aussi le Carême constitue-t-il une pressante invitation à approfondir le sens de l’engagement que réclame ces sacrements de l’Eglise.

Il implique aussi une adhésion sincère à la proclamation de l’Evangile, de la metanoia par une révision de vie que ratifient la célébration pénitentielle et l’ascèse qui vous seront proposés jusqu’à Pâques, la plus grande fête de l’année pour nous disciples du Christ.

Saint et joyeux temps de Carême à Tous !